
DESCRIPTION DU PAYS

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU PAYSAGE VITICOLE
Actuellement 92 005 hectares de vignes produisant des raisins de cuve sont cultivés en Afrique du Sud sur une superficie d’environ 800 kilomètres de long. Les cépages blancs constituent 55,4 % des plantations pour le vin, le chenin blanc représentant 18,6 % du total. Les cépages rouges représentent 44,6% du vignoble national. Le cépage rouge le plus planté est le cabernet sauvignon, représentant 10,8 % du total. Selon une étude commandée par la SA Wine Industry Information & Systems (SAWIS) et publiée en janvier 2021, 269 096 personnes étaient employées à la fois directement et indirectement dans l’industrie du vin en 2019. La croissance de la contribution au PIB a été d’au moins 10 % par an depuis 2003.
En termes de production mondiale de vin, l’Afrique du Sud se classe au huitième rang pour la production globale de vin en volume et produit 4,0% du vin mondial (2020)
Les exportations de vins tranquilles (c’est-à-dire non fortifiés) pour l’année civile 2020 ont atteint 137 millions de litres, soit une baisse de 6 % par rapport à l’année précédente. Les exportations de vins rouges ont diminué de 5 % pour représenter 35 % de tous les vins naturels exportés.
Les exportations totales de vin ont diminué de 0,2% à 319 millions de litres en 2020, principalement en raison du commerce mondial affecté par la pandémie de Covid-19.
HISTOIRE



C’est Jan Van Riebeeck, le premier gouverneur d’Afrique du Sud qui ordonna la culture de la vigne et la première vendange date de 1659, mais c’est Simon Van Der Stel, le nouveau gouverneur qui, en 1662, est à l’origine du développement qualitatif de la viticulture, en particulier avec le domaine Constantia qui avec le vin de Constance donna naissance à un blanc liquoreux très prisé dans les cours européennes aux 18ème et 19ème siècles.
Après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV en 1685 qui interdisait la religion protestante dans le royaume de France, des huguenots s’enfuirent dans les pays protestants voisins, et en particulier aux Pays-Bas. Et deux vagues d’environ 200 d’entre eux arrivèrent au Cap, apportant un savoir-faire relatif pour l’essor de la viticulture en Afrique du Sud. À cette époque, la Hollande dominait le monde avec sa flotte de loin la plus considérable des puissances maritimes et avait la maîtrise du commerce mondial.
Malgré cette puissance maritime de la Hollande et ses navires modernes pour l’époque, le voyage au bout du monde n’était pas une partie de plaisir et certains immigrants ne devaient pas survivre aux voyages. La plupart furent installés dans la partie intérieure du Drakenstein et ils nommèrent la partie haute de vallée, le quartier français mais ce nom, en une génération à peine se transforma en Franschhoek. C’est aujourd’hui une petite ville restée dans son jus et un haut lieu du tourisme viticole. Même si l’implantation de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales n’avait pas pour but la colonisation, l’établissement de colonies hollandaises sur les territoires des Khoisan (Hottentots en Hollandais) provoqua une première guerre de 1658 à 1660. Même si le domaine de Constantia produisait des vins de qualité indéniable, on ne pouvait pas dire autant des autres exploitations viticoles dont la qualité était plus que médiocre et cette médiocrité restera une constante de l’industrie viticole sud-africaine jusqu’au début du troisième millénaire.

En 1795, le règne de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales sur cette partie de l’Afrique prit fin avec l’occupation britannique. Elle se termina par la cession de la colonie du Cap à l’Angleterre en 18O6. La garnison britannique par son nombre dynamisa la viticulture qui fut aussi bien aidée par la réduction des droits dus au Trésor dès 1813 mais les tarifs préférentiels furent abandonnés en 1825.
En 1823, il y avait 374 domaines viticoles autour du Cap selon la liste officielle compilée par les autorités mais en dépit de cette apparente prospérité les deux tiers étaient lourdement endettés et la faillite du domaine Constantia en 1770 marqua la fin d’une époque. La propriété de 750 hectares fut éclatée en une petite dizaine de domaines. Les deux guerres des Boers (1880-1881) et (1889-1892) et l’arrivée du phylloxéra allaient occasionner une dépression économique majeure qui affecta l’industrie viticole déjà peu florissante.
À la fin du deuxième conflit, avec d’importantes concessions, les deux républiques boers, l’État libre d’Orange et la République Sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l’Empire britannique jusqu’à la création en 1910 de l’Union d’Afrique du Sud.
Les conditions économiques difficiles allaient pousser au regroupement des producteurs et à la création de coopératives.

SOURCE: Wikimedia Commons
PARENTHÉSE HISTORIQUE: LA GUERRE DES BOERS

Les Boers (« paysans ») sont les pionniers blancs néerlandophones qui arrivèrent au Cap au XVII° siècle, venant d’Europe, surtout des actuels Pays-Bas.
Sur place, ils vont chercher à échapper au contrôle de la Compagnie ( hollandaise) des Indes Orientales qui organise l’installation. Refoulant les autochtones, ils deviennent agriculteurs, et développent une culture spécifique, fondée sur une langue issue du néerlandais : l’afrikaans, une religion : le calvinisme, un territoire : les vastes espaces du Karoo, une conviction d’appartenir à un groupe privilégié comparable à celui des Hébreux de la Bible.
En 1706, ils expriment pour la première fois leur défiance envers le gouvernement colonial puis se révoltent contre l’autorité coloniale du Cap.
En 1806, les Britanniques succèdent aux Néerlandais qui gouvernaient la colonie du Cap et imposent en 1828 l’anglais comme la seule langue officielle, alors que l’afrikaans, est dénigré.
Les Boers se lancent alors dans le Grand Treck ( 1834-1852), au-delà du fleuve Orange et de la chaîne du Drakensberg, et fondent dans le pays zoulou la république de Natalia. Puis chassés du Natal par les Britanniques, ils s’installent sur les plateaux austères du Veld, asservissant les peuples indigènes.
Ainsi se constituent les républiques boers de l’État libre d’Orange et du Transvaal, dont les Anglais reconnaissent l’indépendance dans les années 1850. Elles vont rester rurales et « arriérées » jusqu’aux découvertes minières (diamants en 1867, or en 1886) au cœur du Transvaal, où s’élèvera Johannesburg.
Pour accaparer ces gisements d’or et unifier toute l’Afrique du Sud sous l’Union Jack, les autorités britanniques du Cap provoquent une série d’incidents qui aboutirent en 1899 au déclenchement de la guerre entre les colons britanniques et les colons des deux républiques boers indépendantes.
D’abord la première guerre : 1880 – 1881 puis la seconde: 1899 -1902( où Churchill est présent). Les combats sont acharnés, les Britanniques internent 120 000 civils boers, femmes, enfants et vieillards boers, et zoulous dans 45 camps de concentration cogérés avec les Canadiens. 10 % de la population meurt.
À la fin du deuxième conflit, avec d’importantes concessions, les deux républiques boers, l’État libre d’Orange et la République Sud-africaine du Transvaal, perdent leur indépendance et sont intégrés à l’Empire britannique jusqu’à la création en 1910 de l’Union d’Afrique du Sud.
Au XXe siècle, le terme Boer a été supplanté par celui d’Afrikaner pour désigner les Sud-Africains blancs, urbains ou ruraux, dont la langue maternelle provient du néerlandais : l’afrikaans.
Comme dans la plupart des régions viticoles du monde, le vignoble fut détruit par le phylloxéra qui apparut en 1886. Mais ce n’est pas l’insecte venu des Amériques qui fit mettre un genou à terre à la viticulture mais bien la surproduction des vins de piètre qualité et la mévente qui allait en résulter. la coopérative KWV (Koöperatieve Wijnbouwers Verenigingen van Suid-Afrika) fut créée 1918 pour résoudre ce problème.
En 1923, la KWV fut transformée en une coopérative « mutuelle » pour contrôler et réguler la vente et l’utilisation de produits de la viticulture afin de pouvoir assurer un revenu décent à ses adhérents. Et la grande majorité des producteurs y adhérèrent si bien, qu’à une époque 95% de producteurs faisaient partie de la KWV. Les marchands achetaient directement à la KWV qui ne leur faisait pas concurrence sur le marché intérieur et se concentrait uniquement sur les exportations. Les prix payés aux vignerons augmentèrent d’une manière significative et le surplus partait à la distillation.


Mais la surproduction resurgit vite et en 1924, le gouvernement donna à la KWV le droit de fixer les prix aux vignerons pour les raisins de distillation, et les raisins pour l’élaboration des vins ne furent pas inclus. La KWV devint vite le plus grand producteur de Brandy au monde et la guerre 1939-45 allait donner à cette industrie un nouveau dynamisme.
En 1940, le gouvernement étendit le pouvoir de la KWV qui put aussi fixer le prix des vins si bien qu’elle contrôlait toutes les transactions sur les vins et les alcools. Les conditions pour encourager les rendements étaient réunies avec une telle politique et les viticulteurs ne s’en privèrent pas.
L’apartheid, qui débuta en 1948 et les sanctions internationales qui allaient en résulter donnèrent aussi un sérieux coup de frein à l’amélioration de la viticulture et de la vinification car elle isola le pays. Il ne put donc bénéficier de l’expertise étrangère (savoir-faire, éducation, équipement, barriques… etc). En 1957, la législation donna à la KWV l’autorisation de fixer des quotas mais dans le but de préserver le statu quo dont l’effet fut d’empêcher le développement de nouvelles régions viticoles.
Il faudra attendre les années 1970 avant que quelques viticulteurs indépendants commencent à développer leurs domaines et d’ailleurs beaucoup durent se résoudre à importer des ceps illégalement pour contourner la bureaucratie de la KWV. Cette nouvelle donne prit du temps pour se traduire en décisions qui n’intervinrent qu’en 1992 avec la fin du système des quotas et en 1994 (l’année de l’abandon de l’apartheid) avec la fin du prix minimum. En 1997, la KWV devint une société commerciale.
LA RENAISSANCE DU VIGNOBLE SUD-AFRICAIN
La renaissance du vignoble sud-africain date réellement du milieu des années 1990. La fin de l’apartheid en 1994 s’accompagna d’un véritable bond des exportations des vins sud-africains : 70 millions de litres en 1995 contre 140 en 2000 et 280 en 2005, 400 en 2010. Depuis 2010, l’accroissement s’est ralenti et les exportations se situent en 2016 à 429 millions soit 47,7% de la production sud-africaine, ce qui place l’Afrique du Sud en 6ème position des pays exportateurs.
UN VIGNOBLE EN DIFFICULTÉ PAR MANQUE DE RIGUEUR

Les maladies virales sont omniprésentes dans les vignobles en particulier dans les régions viticoles traditionnelles comme Stellenbosch.
Des vignobles entiers sont infectés par la maladie de l’enroulement de la vigne dont le mode de transmission, horizontale et verticale, ne permet aucun contrôle ou éradication efficace. La couleur rouge pourpre de la canopée des vignobles au moment des vendanges est un indicateur fiable de l’infection du vignoble. Cette maladie a pour conséquence un retard dans la maturation des raisins car la maladie affecte le feuillage qui n’assure plus une photosynthèse efficace. Cela induit un décalage entre la maturité physiologique et la maturité en sucre et c’est ce qui explique la sous-maturité de certains vins sud-africains en dépit d’un taux d’alcool élevé.
La seule solution est d’identifier les plants sains dans un vignoble et de les replanter dans un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que le vignoble ne contienne plus aucun plant malade. Une tâche monumentale.

TOPOGRAPHIE CLIMAT ET SOL
TOPOGRAPHIE
L’une des caractéristiques naturelles exceptionnelles des paysages viticoles sud-africains est la topographie distinctive et diversifiée, caractérisée par de magnifiques montagnes de grès, reposant souvent sur des bases de contreforts granitiques qui se fondent dans des collines ondulantes de substrat de schiste. Étroitement liée à la géologie, la topographie constitue une partie importante du concept de terroir et a une forte interaction avec les composantes environnementales du climat et du sol. Son effet, tant au-dessous qu’au-dessus du sol, est considéré comme l’un des facteurs majeurs de la qualité des raisins, l’altitude, l’aspect et l’inclinaison de la pente étant les trois attributs les plus importants de la viticulture. Les effets topographiques peuvent être indirects, dus aux types de sols, à l’exposition au vent et à la ventilation, ou directs, dus aux effets immédiats de l’incidence des rayons du soleil sur la surface de la terre.
Les vignobles du Cap sont plantés sur une grande variété de sites, épousant les fonds des vallées, escaladant les collines, escaladant les pentes abruptes des montagnes ou cachés sous de hauts sommets. Ce terrain varié offre non seulement un large éventail d’emplacements, mais aussi de nombreux mésoclimats et sols différents sur lesquels cultiver les différentes variétés. De nombreux agriculteurs ont planté à des altitudes plus élevées pour bénéficier d’un meilleur drainage et de températures plus fraîches. Les vignobles peuvent être situés de 50 m au-dessus du niveau de la mer à plus de 600 m en montagne. L’altitude est souvent utilisée pour différencier les styles d’une même variété ou pour planter plusieurs variétés avec des exigences climatiques différentes sur un même domaine.
Dans l’hémisphère sud, la préférence est donnée aux versants sud et est plus frais, notamment pour les cépages plus délicats comme le sauvignon blanc et le pinot noir. Les changements d’altitude entraînent des pentes et des aspects différents, avec des changements résultants dans l’interception du rayonnement solaire, la température et l’exposition au vent. Les versants nord et ouest sont plus chauds que le sud et l’est en raison de leur exposition plus élevée de la lumière du soleil. Les pentes orientales se réchaufferont cependant plus rapidement que les pentes occidentales et se refroidiront plus tôt.
Pendant les mois d’été, le soleil se lève tard et se couche tôt derrière les sommets des principaux vignobles viticoles du terrain montagneux du Cap, projetant des nuages d’ombres profondes sur les vignobles sur les pentes des montagnes tôt le matin et en fin d’après-midi, et ainsi restreindre le nombre d’heures d’ensoleillement. Certains vignobles ne voient le soleil se lever qu’à 10h00 du matin. Le jour le plus long de l’année au milieu de l’été, les vignobles de premier plan du Cap reçoivent rarement un maximum de plus de 10 heures d’ensoleillement.
SOLS
L’Afrique du Sud est largement reconnue comme le berceau de l’humanité. Les matières premières des régions viticoles du Cap sont encore plus anciennes. Les sols qui en sont issus sont très diversifiés, principalement du fait de différences importantes de topographie et de géologie, impactant fortement le mésoclimat et les performances de la vigne.
Divers cycles météorologiques et plusieurs périodes d’inondation par la mer, ainsi que la géographie prononcée et variée du Cap occidental, ont donné naissance à une grande diversité de sols sur de courtes distances. Dans la zone côtière, le schéma général est celui des montagnes de grès, reposant souvent sur des intrusions granitiques, entourées de schiste à des altitudes inférieures, tandis que les matériaux parentaux de schistes et les dépôts fluviaux à l’intérieur des terres prédominent généralement.
Les sols bruns rougeâtres et jaunâtres très appréciés sont généralement associés à des collines granitiques, par exemple les collines Bottelary, Malmesbury et Darling, et les pentes granitiques des montagnes de grès, y compris les montagnes de Table Mountain, Stellenbosch Mountain et les Hottentots Holland, Helderberg et Simonsberg. Ces sols, à des altitudes de 150 à 400 m, souvent sur des pentes abruptes, sont les vestiges d’une ère tropicale avec fortes précipitations. Ils sont très altérés et acides, très stables et bien drainants, avec une bonne capacité de rétention d’eau. D’autres sols qui se sont formés sur le granite et se trouvent sur des collines légèrement ondulées entre les montagnes et la mer à 20-150 m d’altitude. Cette zone a été plusieurs fois envahie par la mer en raison du recul et du soulèvement des terres. Les sols sont généralement doubles, constitués de sable grossier blanchi et souvent aussi de gravier jaune-brun ou de ferricrète (concentration d’hydroxydes et d’oxydes de fer), sur de l’argile humide (gleyifiée). Les extrêmes d’humidité et de sécheresse dans ces sols réduisent la vigueur. Les performances généralement constantes des vignes sur ces sols au fil des saisons, surtout lorsqu’elles sont associées à une bonne exposition aux brises marines fraîches dominantes, garantissent des vins de bonne qualité.
Les paysages de schiste légèrement ondulé de Malmesbury entourent généralement des dômes de granite et sont adjacents au grès des chaînes de montagnes de granite. Ici, les types de sols varient généralement des sols résiduels de roches caillouteuses et altérées sur les crêtes des collines à des sols fortement structurés sur les pentes moyennes et inférieures, mais avec le substrat de schiste altéré généralement encore à portée d’exploitation par les racines de la vigne.
CLIMAT
En Afrique du Sud, la viticulture est née et se déroule encore principalement à une latitude de 27-34o sud dans une zone au climat méditerranéen. Le Cap occidental est plus frais que sa position ne le suggère, avec des conditions idéales pour cultiver une large gamme de cépages nobles. Les zones viticoles traditionnelles le long de la zone côtière sont rarement à plus de 50 km de l’océan et connaissent des conditions côtières favorables, en particulier des brises marines fraîches. Le climat tempéré se caractérise par des étés chauds et des hivers frais, le gel étant rarement un problème.
Les pluies tombent principalement entre mai et août et diminuent dans une direction nord et nord-ouest, causées par le courant froid de Benguela le long de la côte ouest et les chaînes de montagnes proéminentes qui suivent le littoral, rendant l’irrigation essentielle dans ces zones. La température est probablement l’un des facteurs les plus importants affectant la vigne car elle a un effet sur presque tous les aspects de son fonctionnement. Les températures suivent un schéma inverse aux précipitations, augmentant dans une direction nord et avec la distance de la mer.
Les impressionnantes chaînes de montagnes du Cap forment une toile de fond spectaculaire à l’une des plus belles régions viticoles du monde. Les vignobles s’étendent sur les flancs de la vallée et les contreforts des montagnes, bénéficiant des nombreux mésoclimats différents offerts par le relief montagneux et la diversité des terroirs. Il y a une interaction constante entre les pics accidentés et les pentes de vallée multidirectionnelles, et la proximité de deux océans puissants – en particulier l’Atlantique, refroidi par le courant glacial de Benguela qui coule vers le nord jusqu’à la côte ouest de l’Afrique depuis l’Antarctique et qui modère la chaleur estivale. Des brises fraîches chargées d’humidité soufflent de la mer pendant l’après-midi, et le brouillard saisonnier est répandu. Un ensoleillement adéquat joue également un rôle important.


LES RÉGIONS VITICOLES
Le vignoble sud-africain est divisé en Unités Géographiques (GEOGRAPHICAL UNITS ou GUs) et une région principale (OVERARCHING REGION) chapeaute la GU de Western Cape uniquement. Les GUs sont divisées en Régions (REGIONS) en Districts (DISTRICTS) et en Secteurs (WARDS) tous délimités géographiquement (consultez la section: LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION: AFRIQUE DU SUD (DESCRIPTION).
Les vignobles, qui étaient cantonnés depuis plusieurs siècles dans les régions historiques de Stellenbosch, Constantia, Franschhoek ( où s’installèrent les huguenots) s’étendent aujourd’hui en dehors de ces régions en particulier dans les régions côtières et dans le Swartland, une région chaude mais qui possède de nombreux vignobles encépagés de vieilles vignes, cliquez sur le lien suivant: REGIONS VITICOLES: AFRIQUE DU SUD.
LES CÉPAGES
Les cépages les plus plantés sont pour les rouges, le cabernet sauvignon et la syrah, le pinotage et le merlot et pour les blancs, le chenin blanc (steen), le colombard, le chardonnay et le sauvignon blanc. La proportion des cépages blancs est aujourd’hui de 54,5 % et pour les rouges de 45,5%.
Il existe un cépage autochtone, le pinotage, c’est un croisement de cinsaut (cinsault) et de pinot noir dont on ne commence que maintenant à comprendre la vinification pour en faire un vin qualitatif et de plus en plus prometteur.
Pour consulter tous les principaux cépages sud-africains, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES: AFRIQUE DU SUD.
L’ASPECT SOCIAL, CULTUREL ET RACIAL DE L’INDUSTRIE VITICOLE SUD-AFRICAINE
Compte tenu de l’histoire sud-africaine, cet aspect de l’industrie viticole est, plus que dans tous autres pays, sous le microscope de la communauté internationale. L’esclavage qui ne fut aboli qu’en 1834 mais aussi l’apartheid imposé par les Afrikaners de 1948 à 1994 ont encore un impact marqué sur l’organisation sociale de la vie sud-africaine et de l’industrie viticole en particulier. Les employés noirs, désignés sous le nom de « coloured », étaient chichement payés et leurs logements installés majoritairement sur l’exploitation viticole étaient de piètre qualité. Le paiement d’une partie du salaire des employés noirs se faisait sous forme de boisson le « tot system », un système qui remonte à la période de l’esclavage et qui perdura pendant tout l’apartheid et dont on n’est pas sûr qu’il ait aujourd’hui totalement disparu bien qu’il fût aboli en 1962. Cette pratique causa un alcoolisme endémique avec toute la misère que cela engendre.
Certes, après la libération de Nelson Mandela en 1994, la communauté noire conquit le pouvoir politique mais, étrangement laissa le pouvoir économique aux mains des blancs qui conservèrent tous les privilèges y compris la mainmise sur les terres viticoles. C’est sans doute la vision de Mandela qui le fit renoncer à engager des réformes radicales au profit de la communauté noire qui par manque d’éducation et de savoir-faire était bien incapable de gérer économiquement un pays sans le précipiter dans une spirale de déclin et d’inflation galopante comme ce fut le cas pour la Rhodésie (Zimbabwe) avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui.

Quelques noirs devenus ultrariches achetèrent des exploitations viticoles comme Tokyo Sexwale à Franschhoek et il prit aussi une participation dans le domaine de Constantia Uitsig sans que cela ne révolutionne grand-chose. Quelques politiciens investirent plus modestement comme l’ancien ministre Valli Moosa mais l’investissement financier et humain de la communauté noire resta minime car le prix de l’achat de terres et d’exploitations viticoles était largement au-dessus des moyens même des noirs les plus aisés.
C’est dans le domaine des partenariats entre blancs et noirs que l’on a vu les changements les plus significatifs. Les travailleurs noirs se sont vus accorder des participations dans les exploitations soit sous forme d’emprunts sponsorisés par les propriétaires soit par le gouvernement, au nombre desquels on trouve les domaines Thandi, Tukulu, Thokozani et Solms-Delta.
Plus encore que les partenariats ce sont les acquisitions partielles ou totales de marques de vins qui sont devenues ces dernières années les points d’entrée de la communauté noire dans la propriété comme avec les marques Ses’Fikile, Yamme et il en existe aujourd’hui une demi-douzaine.
La transformation de fond devait venir d’une volonté politique résumée sous le sigle BBE (Black Economic Empowerment) que l’on pourrait traduire par l’émancipation économique des noirs. Même si l’accès à la propriété de la terre par les noirs n’était pas exclu, elle ne figurait pas parmi les objectifs prioritaires dont le principal était de donner accès au contrôle de sociétés sous forme d’investissement jusqu’à concurrence de 25% de la valeur de l’exploitation. C’est ainsi qu’un consortium d’investisseurs noirs acquit 25% de la KWV qui avait tant fait pour maintenir les blancs au pouvoir durant l’apartheid.
Cependant en 2012, un rapport de l’ONG Human Right International concluait qu’il restait des problèmes significatifs de droits de l’homme dans les exploitations viticoles. La même année, les autorités viticoles introduisirent un « sceau éthique » pouvant être apposé sur l’étiquette par les exploitations viticoles respectant des pratiques conformes à l’éthique et au respect des droits fondamentaux des travailleurs du vignoble. De plus en plus de larges sociétés importatrices, en particulier celles qui ont un monopole d’État, comme Systembolaget en Suède, demandent des garanties et des preuves que les conditions des salariés sont conformes aux normes nationales.


