VIGNOBLES DE BORDEAUX

CHANGEMENT CLIMATIQUE À BORDEAUX

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble bordelais s’étend sur 110 800 hectares soit 25% du vignoble français et 12% de la superficie du département de la Gironde.  La production viticole se monte à 5 millions d’hectolitres en moyenne soit 665 millions de bouteilles qui se décomposent de la manière suivante :

85% des vins produits sont des rouges, 4% sont des clarets et rosés, 9% sont des blancs et  1% des crémants.

On recense 5 660 viticulteurs dont 56% sont des exploitations individuelles d’une taille moyenne de 19,6 hectares. Environ 5% des vignobles sont dédiés aux crus classés. Il existe quelque 300 maisons de négoce qui commercialisent les vins de Bordeaux dans plus de 170 pays. On compte 29 coopératives. 39% du vignoble est en AOP soit 23% de la production bordelaise. Il y a 77 courtiers qui assurent la relation entre les châteaux et les maisons de négoce.

HISTOIRE

Les origines du vignoble bordelais se situent à l’époque de la conquête romaine, quand, en 56 av. JC, Crassus conquiert Burdigala et soumet les Bituriges Vivisques, peuple celte à l’origine du bourg.

Dans la cité décrite par le géographe grec Strabon au 1er siècle, le vin est pourtant encore peu présent. Importé de Pompéi puis du Narbonnais et d’Espagne, il reste une boisson chère dont le commerce n’enrichit que les Romains.

La conquête de la Bretagne (la Grande-Bretagne d’aujourd’hui) par Claude et l’importation de la biturica, un cépage résistant dont l’origine reste discutée, scelleront la vocation viticole de Bordeaux. En 71 après JC, quand Pline visite la région, les vignes sont là.

Du 1er au IVe siècle, de la conquête romaine à la célèbre apostrophe du poète Ausone à Bordeaux (« Toi qu’illustrent tes vins et tes fleuves »), le bourg biturige se transforme en une cité de négoce imprégnée d’une culture viticole qui pénètre tous les secteurs d’activité — l’économie, les métiers, les arts, l’architecture. Le vignoble gagne lui aussi du terrain. Il conquiert les faubourgs de Burdigala et les « côtes » de la rive droite.

Cinq siècle d’invasions et de troubles auront presque raison du vignoble bordelais. Mais la propagation du christianisme — il faut du vin pour la messe — et l’accroissement démographique — qui fait défricher des terres nouvelles — assurent la continuité de sa culture. Le vignoble médiéval s’impose dans les faubourgs de la ville et dans les paroisses des Graves et du Médoc. Il progresse dans l’Entre-Deux-Mers.

En offrant de nouveaux débouchés au vin de Bordeaux, l’Histoire va jouer en faveur du vignoble bordelais. En 1154, Henri II Plantagenêt, époux d’Alienor d’Aquitaine, monte sur le trône d’Angleterre. Les Anglais deviennent seigneurs d’Aquitaine, une province dont ils apprécient beaucoup le « Claret ».

Fidèles sujets du suzerain, les Bordelais monnayent leur loyauté contre des privilèges fiscaux et commerciaux. En trois siècles d’histoire anglaise, Bordeaux établit ainsi un monopole sur la production, la vente, l’expédition et la distribution des vins vers la Grande-Bretagne. La vigne gagne du terrain dans les faubourgs de la ville, conquiert les « palus » des vallées et investit les ceintures des bourgades de Fronsac, Saint-Émilion, Cadillac, Saint Macaire, Langon, Barsac…

En 1303, 102 724 tonneaux sont exportés, un record qui ne sera égalé qu’en 1950.

Si les Anglais aiment le Claret, les Hollandais et leurs clients préfèrent les blancs et le solide vin des palus vinifié en rouge. Grands commerçants et acheteurs de vins, ils orientent les productions bordelaises et stimulent la création des premiers grands vins dont le célèbre « Ho-Bryan » (Haut-Brion).

Dans une cité de Bordeaux qui connaît la splendeur, le vin de Bordeaux entre dans la course à la qualité. Il s’organise et se professionnalise, fait l’objet d’études et de classements. Très rapidement, la notion de cru gagne du terrain. Elle est employée par les Anglais pour les vins de Lafite, Latour et Margaux.

1811 est un millésime de légende avec ses « vins de la comète », 1855 donne au monde le classement officiel des grands vins de la Gironde.

Avec le XIXe siècle commence un nouvel âge d’or. En quelques décennies, la production double et les exportations triplent.

La viticulture fait des progrès rapides (pulvérisation de soufre contre l’oïdium, palissage sur fil de fer, taille du Dr Guyot) qui facilitent les travaux et améliorent les rendements. Le vin se vend bien.

Mais, en 1870-1872, l’inquiétude succède à l’euphorie. Le phylloxéra puis le mildiou attaquent la vigne sur tous les fronts. Les vins se raréfient, les prix augmentent.

La bouillie bordelaise et bien d’autres traitements auront finalement raison de ces calamités, mais l’âge d’or est terminé. Surproduction, accroissement des coûts d’exploitation, chute des cours, diffusion de faux vins… économique, financière et de confiance, la crise est profonde.

A l’aube de la Deuxième Guerre Mondiale, un dixième du vignoble bordelais doit être arraché.

Le gel de 1956 et les grandes chaleurs de 1959 et 1961 marquent un tournant dans l’histoire des vins de Bordeaux. Tandis que le premier permet le rajeunissement et la restructuration de l’encépagement au profit du merlot, les secondes font prendre conscience de la nécessaire maîtrise des techniques de vinification.
C’est la raison pour laquelle le vin de Bordeaux s’est autant transformé entre 1960 et aujourd’hui qu’au cours des 10 siècles précédents.
Affirmant sa vocation qualitative, il est devenu un produit de haute technicité. Les oenologues, inconnus avant la guerre, ont pris les commandes de cette évolution. Techniciens et hédonistes du vin, ils ont joué un rôle déterminant dans la création du Bordeaux rouge moderne, vin d’assemblages savamment orchestrés, comme dans la révolution des Bordeaux blancs des années 80.

LES GRANDS NOMS DU VIN BORDELAIS

Montesquieu (1689 – 1755).

De sa région, le Montesquieu disait « l’air, les raisins, les vins des bords de Garonne et l’humeur des gascons sont d’excellents antidotes contre la mélancolie ». Abandonnant le Parlement le philosophe-vigneron se retira au coeur de ses terres, dans les Graves. A La Brède et Martillac, il se plaisait à améliorer les cépages et la qualité de ses vins qu’il expédiait à Paris et vers le vaste empire britannique.

Thomas Jefferson

Fin connaisseur de vin de Bordeaux, le 3e président des États-Unis (1801-1809) Thomas Jefferson, qui avait été ambassadeur en France à la fin du XVIIIe siècle, vouait un véritable culte au Château d’Yquem, et particulièrement pour son millésime 1784 dont il commanda de nombreuses bouteilles tout au long de sa vie.

Le docteur Guyot

Si la légende raconte que Saint Martin inventa la taille de la vigne en remarquant que les règes (rangs) dont les rameaux avaient été sectionnés par les chèvres en pâture, portaient davantage de grappes et que leurs raisins étaient plus beaux, c’est au docteur Jules Guyot, agronome, que Bordeaux doit ses savoir-faire en la matière de taille. Développée dans les années 1860, la taille Guyot (simple ou double) est une taille longue qui nécessite un palissage complet de la vigne. La plus grande partie du vignoble bordelais est ainsi conduite.

Alexis Millardet

Professeur de botanique à la faculté des sciences de Bordeaux, Alexis Millardet et son collègue chimiste Ulysse Gayon mirent au point la fameuse bouillie bordelaise : 3 kg de sulfate de cuivre et 1 kg de chaux vive dans 1 litre d’eau protégeant définitivement la vigne des attaques du mildiou.

Émile Peynaud

Père de l’œnologie moderne, Émile Peynaud soutint sa thèse en 1946 avant de rejoindre le professeur Jean Ribereau-Gayon à la Faculté d’œnologie de Bordeaux. Ses principes, simples, font toujours autorité :

les raisins doivent parvenir au chai en bon état sanitaire et avoir atteint une bonne maturité phénolique,

il faut extraire les tannins avec le maximum de souplesse,

les températures doivent être contrôlées au cours de la fermentation et le temps de macération doit être adéquat,

l’élevage doit préserver le fruit du vin, afin que les vins puissent être consommés dès leur jeunesse.

Baron Philippe de Rothschild

Agé de 20 ans quand il prit les rênes de Château Mouton en 1922, le baron Philippe de Rothschild a bouleversé le monde bordelais par ses nombreuses audaces comme la mise en bouteille au château, la notion de deuxième vin puis de vin de marque, et les étiquettes artistiques. En 1973, le classement de Mouton Rothschild en Premier Grand Cru Classé couronne le combat d’une vie.

CLIMAT ET SOLS

Proche de l’océan Atlantique, de la Dordogne, de la Garonne et de l’estuaire de Gironde, le vignoble du Bordelais est soumis à un climat tempéré océanique, doux et humide.
La forêt des Landes atténue l’influence océanique et protège les vignobles du Médoc, des Graves et de Sauternes des vents provenant de la côte atlantique. La Garonne, la Dordogne, l’Isle et les nombreux ruisseaux qui découpent le paysage renforcent la protection du vignoble contre les gelées. Dans le nord-est de la région, l’influence continentale se manifeste.

Les étés sont chauds et orageux, les automnes sont ensoleillés. Les gelées printanières sont peu fréquentes et les hivers cléments.

Les principales formations géologiques qui composent le sous-sol des vignobles bordelais se sont mises en place durant les différentes périodes du Cénozoïque et au cours du Quaternaire.

A l’ouest de l’estuaire de la Gironde, séparé de l’océan Atlantique par la forêt de pins sylvestres des Landes, un vaste plateau vallonné de croupes couvertes de graves quaternaires porte les vignobles du Médoc, des Graves et du Sauternais. 
A l’est, les vignobles sont implantés sur un ensemble de collines calcaires plus ou moins pentues et sur des plateaux entaillés de nombreuses rivières et ruisseaux.

En de nombreux endroits, le vignoble surplombe la Dordogne, la Garonne qui confluent au niveau du Bec d’Ambès pour former la Gironde. Tout au long du réseau hydrographique, plusieurs niveaux de terrasses alluviales structurent le relief.

Les principaux sols sont :

– soit siliceux sablonneux, graveleux, argilo-sableux lorsqu’ils reposent sur des alluvions gravelo-sableux, 
– soit bruns calcaire, argilo-calcaire, marneux sur les formations calcaires,  à forte teneur d’ argiles, 
– soit des argiles à graviers, constituées d’éléments issus de l’érosion et de la transformation des matériaux en place associés à des alluvions déposés par les cours d’eau venant des reliefs environnants. Une couche de limons peu épaisse les  recouvre presque toujours.

Entre Garonne et Dordogne, ces formations superficielles parfois épaisses de plusieurs mètres composées d’argiles à graviers et de limons éoliens sont dénommées localement « boulbènes ».

En bordure de l’estuaire de la Gironde et des principaux fleuves, les dépôts alluviaux récents où l’argile domine, constituent les sols de palus peu favorables à la vigne.

PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES

Le vignoble bordelais se décompose en 6 régions viticoles majeures :

Le Médoc

Le Blayais-Bourgeais

Le Libournais

L’Entre-Deux-Mer

Le Sauternais

Les Graves

Le vignoble de Bordeaux se concentre dans le département de la Gironde. Source:
Source: Jacqueline Uztarroz, terroirsdumondeeducation.com 
Source: la Carte des Vins

Les vignobles bordelais s’étendent sur une grande partie du département de la Gironde et on recense 41 AOPs comme suit:

NB : À noter que Le Côtes-de-Bordeaux AOP est produit sur plusieurs parties du vignoble de Bordeaux. Cette appellation, créée en 2009, compte en son sein quatre dénominations géographiques éloignées l’une de l’autre :
Blaye-Côtes-de-Bordeaux (dans le vignoble du Blayais et du Bourgeais, ancienne appellation Premières-Côtes-de-Blaye) ;
Cadillac-Côtes-de-Bordeaux (dans le vignoble de l’Entre-deux-Mers, ancienne appellation premières-Côtes-de-Bordeaux rouges) ;
Castillon-CÖtes-de-Bordeaux (dans le vignoble du Libournais, ancienne appellation Côtes-de-Castillon) ;
Francs-Côtes-de-Bordeaux (dans le vignoble du Libournais, ancienne appellation Bordeaux-Côtes-de-Francs) ;
Sainte-Foy-côtes-de-Bordeaux (dans le vignoble de l’Entre-deux-Mers, ancienne appellation Sainte-Foy-Bordeaux).

CÉPAGES PRINCIPAUX

ROUGES

Merlot cabernet sauvignon cabernet franc

Petit verdot malbec carménère

BLANCS

Sémillon sauvignon blanc muscadelle

Colombard merlot blanc sauvignon gris ugni blanc

Qui se décomposent de la manière suivante :

CLASSIFICATION DES VINS DE BORDEAUX

Bordeaux, inaugure la notion de classification dès 1855 sous Napoléon III.

Il existe en Gironde plusieurs classements, énumérés par ordre d’ancienneté :

Le classement de 1855

Le classement des Graves

Le classement de Saint-Émilion

Le classement des Crus Bourgeois du Médoc

Le classement des Crus Artisans

les classements sont détaillée sous les régions et les intitulés

CLASSIFICATION DE 1855

Historique

En 1855 se tint à Paris une Exposition Universelle qui assembla des produits venus de toutes les régions françaises, et du monde entier. Bordeaux envoya des vins sélectionnés par la Chambre de Commerce. Les organisateurs se heurtèrent alors à un délicat problème : ce choix ne comportait que six bouteilles pour chaque domaine, quantité tout juste suffisante pour un étalage, et pour une dégustation restreinte par un comité de juges. Les milliers de visiteurs de l’Exposition n’auraient donc pas la possibilité de juger par eux-mêmes des diverses qualités des vins de Bordeaux. Ils devraient se contenter de voir l’alignement des bouteilles dans les vitrines, et de disposer d’une carte détaillée du Bordelais, destinée à mieux attirer l’attention sur la richesse et l’excellence des régions de production. Cette carte était accompagnée d’un tableau des plus grands vins, établi par le Syndicat des courtiers à la demande la Chambre de commerce.

Les courtiers étaient tout indiqués pour cette tâche, car des trois acteurs de commerce du vin (producteurs, négociants, courtiers), c’étaient ceux qui en avaient la vue la plus complète. Les propriétaires connaissaient leur vin mieux que personne, mais avaient une idée moins nette du destin de leur production hors des limites de leur domaine. Les négociants connaissaient bien le marché, mais avaient des notions peu précises sur les conditions de production des vins qu’ils vendaient. Seuls les courtiers unissaient une connaissance directe des vignobles en raison de leurs visites aux producteurs tout au long de l’année, et un sens concret des conditions commerciales grâce à leurs rapports avec le marché.

Ainsi, le 5 avril 1855, la Chambre de commerce adressa au Syndicat des courtiers une lettre demandant « une liste de tous les crus classés de vin rouge du département, aussi exacte et complète que possible, précisant à laquelle des cinq catégories appartient chaque domaine et dans quelle localité il est situé ». L’exposition devant s’ouvrir dans le mois, le délai accordé était très bref. Le syndicat des courtiers disposait heureusement de toutes les sources nécessaires pour fournir dans un délai aussi court la liste des meilleurs crus.

Le 18 avril, cette dernière fut connue sous le nom de « classification de 1855 », et 150 ans après son établissement elle fait encore autorité dans le monde du vin.

Cette classification n’incluait pas nécessairement les vins envoyés à Paris par la Chambre de commerce. En fait, la plupart des domaines classés ne furent pas présentés à l’Exposition : en lisant de près le document original, on s’aperçoit que leur absence est signalée après leur nom par le mot point.

Enfin, cette classification n’incluait pas nécessairement un vin qui avait atteint une qualité exceptionnelle en 1854, le système de classement était fondé sur une appréciation de plusieurs années, et seule une qualité constante assurait à un cru sa place dans la hiérarchie. En conséquence, la seule raison de la présence d’un domaine dans la classification de 1855 était son mérite intrinsèque, et sa capacité constante, prouvée au long des années, de produire un grand vin.

Avec le temps, cette liste de courtiers affirma une autorité que n’atteignit aucune version antérieure à 1855. Durant toute la moitié du 19ème siècle, elle fixa les idées sur l’excellence des grands bordeaux. Cependant, il ne faut pas croire que cette référence pour les amateurs de vin ait empêché le marché de réévaluer les prix en fonction de l’évolution de la qualité. Comme le montrent certains crus, le génie de la classification de 1855 est de n’avoir jamais interdit au marché d’assurer à un vin de qualité sa juste récompense commerciale. Même s’il n’y a eu, en 150 ans, que deux changements dans la liste d’origine — la promotion du Mouton Rothschild en juin 1973, et l’inclusion du Cantemerle parmi les cinquièmes crus le 16 septembre 1855 —, les prix sont toujours restés mobiles en fonction de la qualité, et, selon les années, un grand cru peut toujours, par ses tarifs, se trouver au-dessus ou au-dessous de son rang «officiel » de 1855.

Personne aujourd’hui n’affirmerait que ce jugement des courtiers de 1855 peut encore s’appliquer très exactement à la situation actuelle du Bordelais, mais leur liste reste d’une remarquable validité. Elle conserve un grand pouvoir promotionnel, non seulement pour les vins classés, mais aussi pour ceux de toute la région. Aucune autre région viticole au monde ne possède un aussi prestigieux outil de classification. C’est une carte incomparable, fiable et rassurante, pour guider les novices dans leurs premiers choix de bouteilles. Le label «Grand Cru Classé en 1855 » est une garantie légendaire de qualité, et c’est toujours avec fierté qu’on sert à des invités un vin qui le mérite.

Ainsi, cette ancienne liste de courtiers demeure un élément moteur pour toute la région bordelaise, à mesure que de nouveaux marchés, comme l’Amérique du nord au milieu du 20ème siècle et l’Asie quelques décennies plus tard, découvrent la qualité de ses vins et le plaisir de les déguster.

Marc Chagall (Russian/French 1887-1985) La bouteille de Bordeaux, 1950.American Association of Wine Economists AAWE

CLASSIFICATION DES VINS ROUGES

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CLASSIFICATION 1855 : VINS LIQUOREUX

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CLASSIFICATION  DES CRUS BOURGEOIS DU MÉDOC

Historique

Il y a plusieurs siècles, lorsque le bourg de Bordeaux est sous domination anglaise, les marchands étaient exonérés de charges sur la vente locale ainsiqu’à l’export de vins issus de leurs vignes. Ce privilège assurera leur fortune, permettant à ces « bourgeois » d’acquérir dès le XVème siècle les meilleures parcelles du Médoc, rapidement dénommées « Crus des Bourgeois ». Le prix de ces différents crus sera établi pour lapremière fois en 1740 dans un document rédigé par la chambre de commerce de Bordeaux.

Une hiérarchisation va alors progressivement apparaître, conduisant M. D’Armailhac à publier un ouvrage en 1858 répartissant officieusement 248 Crus Bourgeois en trois catégories. Pendant plusieurs années, certains de ces Crus Bourgeois sont pressentis pour intégrer le Classement de 1855 en 5ème et 6ème Crus Classés mais cela ne se fera pas.

Il faut attendre le début du XXème siècle (1932) pour que soit créé un premier véritable classement sous la houlette de la chambre de commerce de Bordeaux et de la chambre d‘agriculture de la Gironde recensant 444 « Crus Bourgeois du Médoc ». Bien que ce classement n’ait jamais été soumis à l’homologation ministérielle, il servira de référence pendant plusieurs
décennies. 

1962 voit naître le Syndicat des Crus Bourgeois du Médoc et, en 1979, la réglementation communautaire sur l’étiquetage reconnait la mention traditionnelle « Cru Bourgeois » sous réserves que son utilisation soit encadrée par l’État français.

Le 17 juin 2003, un arrêté ministériel homologue le premier classement officiel des Crus Bourgeois du Médoc qui consacre 247 châteaux sur 490 candidats répartis en 151 « Crus Bourgeois », 87 « Crus Bourgeois Supérieurs » et 9 « Crus Bourgeois Exceptionnels ». 

Certains crus non classés dénoncent alors un manque d’équité car le jury d’experts était composé de 18 professionnels dont le Président du Syndicat des Crus Bourgeois du Médoc de l’époque (conformément à l’organisation prévue par l’arrêté ministériel du 30 novembre2000). En 2007 la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux prononce finalement
l’annulation de l’arrêté du 17 juin 2003 sur un critère retenu : « On ne peut être juge et partie ». 

Afin de sauver la mention, le syndicat et ses adhérents se mobilisent pour établir une démarche de qualité. L’homologation par les pouvoirs publics français d’une démarche de sélection qualitative sera mise en place par le décret du 20 octobre 2009 & l’arrêté du 16 novembre 2009.  En 2010, le Syndicat des Crus Bourgeois du Médoc achève la mise en œuvre de sa
nouvelle démarche de qualité et publie sa première Sélection Officielle en septembre (millésime 2008). La Sélection Officielle des Crus Bourgeois du Médoc est alors publiée chaque
année en septembre.

En septembre 2016 lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire, les adhérents du syndicat valident à 78% des voix le cahier des charges du futur Classement qui sera publié en 2020. Cette validation sera suivie par l’homologation des pouvoirs publics fin 2017 du cahier des charges et du plan de vérification qui serviront à établir le nouveau Classement des Crus Bourgeois du Médoc (arrêté ministériel du 29 décembre 2017 publié au Journal Officiel le 4 janvier 2018). Après dix ans, cette sélection évolue vers un classement quinquennal qui
réinstaure les niveaux « Cru Bourgeois », « Cru Bourgeois Supérieur » et « Cru Bourgeois Exceptionnel » à partir du millésime 2018.

LES CRUS BOURGEOIS

FORMAT DES DONNÉES

CRUS BOUGEOIS 2018-2022 FORMAT EXCEL

CRUS BOURGEOIS 2018-2022 FORMAT PDF

CRUS-BOURGEOIS-CLASSIFICATIONTélécharger

LES AOPs DE BORDEAUX (Par ordre alphabétique)

CLASSEMENT DES VINS ET DES VIGNOBLES DE SAINT-ÉMILION

Historique

Le classement des vins de Saint-Émilion date 1955, à la suite d’une décision prise en 1954 par le Syndicat viticole des vins de Saint-Émilion (appelé désormais le Conseil des vins de Saint-Émilion). Depuis sa création, ce classement décennal a été revu six fois : en 1959, 1969, 1986 (les dix ans n’ont pas été respectés), 1996, 2006, et 2012. En septembre 2022, un nouveau
classement est rendu public.

Saint-Émilion possède deux AOPS, Saint-Émilion Grand cru AOP etSaint-Émilion AOP. Le classement des vins de Saint-Émilion ne s’applique uniquement qu’aux vins de l’AOP Saint-Émilion Grand cru. L’AOP Saint-Émilionn’a pas de classement.

On appelle couramment les Premiers grand crus classés A les vins qui sont dans le classement officiel, situés dans la partie Premiers grands crus classés et qui ont reçu la « distinction A.

On appelle couramment les « Premiers grand crus classés B » les vins qui sont, dans le classement officiel, situés dans la partie Premiersgrands crus classés et qui n’ayant pas reçu la « distinction A » sontconsidérés comme B (même si aucune distinction B n’existe officiellement).

Le Conflit de 2006

Le classement de 2006 est devenu un véritable imbroglio judiciaire puisque, tout d’abord suspendu par le tribunal administratif de Bordeaux le 29 mars 2007 avant d’être rétabli par le Conseil d’État en novembre de la même année, un recours en annulation déposé par huit propriétés déclassées lors de cette dernière révision du classement a provoqué l’annulation formelle du classement le 1er juillet 2008 par le tribunal administratif de Bordeaux, annulation qui a conduit le Sénat, une semaine plus tard, à rétablir de fait par un amendement le classement de 1996 en autorisant les exploitations en ayant bénéficié de 1996 à 2006 à en utiliser la mention sur les étiquettes des millésimes allant de 2006 à 2009.

L’annulation prononcée par le tribunal administratif de Bordeaux a été ensuite confirmée par la cour administrative d’appel de Bordeaux le 12 mars 2009 puis par le Conseil d’État le 23 décembre 2011.

Toutefois, après deux tentatives mises en échec par le Conseil constitutionnel en décembre 2008 et février 2009, le Parlement, par une loi du 12 mai 2009, a complété l’initiative prise par le Sénat en 2008, en étendant la durée de vie du classement de 1996 jusqu’en 2011 et en autorisant l’utilisation des mentions « grand cru classé » (châteaux Bellefont-Belcier, Destieux, Fleur
Cardinale, Grand Corbin, Grand Corbin-Despagne et Monbousquet) et « premier grand cru classé » (châteaux Pavie-Macquin et Troplong-Mondot) pour les huit propriétés promues par le classement annulé de 2006 et non comprises dans le classement de 1996 remis en vigueur.

À la suite de ces incidents, une nouvelle procédure de classement avait été mise en place pour la récolte de 2012, plaçant l’ensemble de la procédure sous l’autorité de l’INAO. Ce nouveau classement a été rendu public le 6 septembre 2012 par l’INAO et est entré en vigueur en novembre de la même année au moment de sa publication au Journal officiel. En 2013, le classement établi en 2012 fait l’objet de plusieurs demandes d’annulation, en raison d’erreurs et de non-respect de la réglementation. La même année, trois viticulteurs déchus de ce classement portent plainte contre X pour prise illégale d’intérêts, considérant que les lauréats de ce classement sont juges et partie car participent à la désignation des membres et du président de la commission de classement, Hubert de Boüard, propriétaire du Château Angélus.

Le classement de 2012

En 2012, 82 châteaux ont été classés, dont 18 premiers grands crus classés et 64 grands crus classés, avec deux montées en premier grand cru classé A, quatre entrées en premier grand cru classé B et neuf entrées en grand cru classé. Ce dernier classement a été proposé provisoirement par l’INAO en date du 6 septembre 2012 et a fait l’objet d’une validation définitive et est entré en vigueur au moment de sa publication au Journal officiel.

La classification des Crus A et B s’établit comme suit :

Premiers grands crus classés A

Château Angélus – promu en 2012

Château Ausone

Château Cheval Blanc

Château Pavie – promu en 2012

Premiers grands crus classés B

Château Beau-Séjour Bécot

Château Beauséjour (Duffau-Lagarrosse)

Château Bélair-Monange

Château Canon

Château Canon-La-Gaffelière (en) – promu en 2012

Château-Figeac

Château La Gaffelière

Château La Mondotte (de) – promu en 2012

Château Larcis-Ducasse (en) – promu en 2012

Château Pavie-Macquin

Château Troplong-Mondot

Château Trottevieille

Château Valandraud (en) – promu en 2012

Clos Fourtet

Le Classement de 2022

Le 8 septembre 2022, l’INAO publie la liste des 85 châteaux classés, dont 14 premiers grands crus et 71 grands crus ; ce classement est valable pour les récoltes 2022 à 2031 incluses.

Le règlement du classement a été publié par l’arrêté du 14 mai 2020 ; pour candidater au classement de l’appellation saint-émilion-grand-cru, un total de 144 propriétaires ont déposé un dossier auprès de l’INAO de mars à juin 2021. En juin 2021, les propriétaires de Château Ausone et de Château Cheval Blanc annoncent dans un communiqué qu’ils ne candidatent pas, critiquant les critères d’évaluation fixés par la commission de classement. Le 5 janvier 2022, le Château Angélus se retire de la procédure, puis en juin 2022 le Château La Gaffelière
fait de même.

Trois propriétaires ont attaqué l’INAO en justice pour avoir rejeté leur candidature : Château Croix de Labrie, Château Tour Saint-Christophe et Château Rocheyron. Si les deux premiers ont gagné leur procédure auprès du tribunal administratif de Bordeaux en décembre 2021, le troisième a été débouté en
février 2022. Source française : https://fr.wikipedia.org/wiki/Classements_des_vins_de_Saint-Émilion

Source anglaise : https://en.wikipedia.org/wiki/Classification_of_Saint-Émilion_wine

Le classement des vins de Saint-Émilion Grands crus s’établit comme suit :

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CLASSIFICATION  DES VINS ET DES VIGNOBLES DE GRAVES

Historique

C’est en 1953, qu’un un jury de professionnels, réunis par l’Institut National des Appellations d’Origine (I.N.A.O.), s’est réuni afin d’établir un classement pour ces vins d’exception..
Il y a fort à penser que dès l’époque antique, les vignes avaient commencé à coloniser ces terroirs, autour du castrum gallo-romain de Burdigala (ancien nom de Bordeaux). Mais peu de témoignages de cette époque sont parvenus jusqu’à nous… Le nom de Graves est apparu dans les textes sous la forme de « Las
Gravas de Bordeu » au Moyen-Age, regroupant alors les terres entourant les mursde Bordeaux…

C’est véritablement à partir du XIIIe siècle, sous l’occupation anglaise, que ces vins de Graves vont accroitre leur renommée, grâce à la place que leur attribueront les marchands anglais dans le commerce international. La réputation de ces vins de Graves atteint son apogée au XVIIe siècle.Le 27 Octobre 1647, la région viticole des Graves est citée en tête dans la première
classification des vins de Bordeaux, établie par la Jurade.

Un siècle plus tard, dans une nouvelle nomenclature, dressée pour l’Intendant de Guyenne, tous les vins classés premiers ou seconds crus sont issus des « Bonnes Graves » de Bordeaux. (correspondant aujourd’hui à l’A.O.C.Péssac-Léognan).

, les propriétaires des Graves se fédèrent et créent, en 1904, le SyndicatViticole des Graves de Bordeaux, qui demande officiellement en 1950 le classement des Graves à l’Institut National des Appellations d’Origine. Trois ans plus tard, en janvier 1953, l’I.N.A.O. promulgue le Classement officiel des Graves, en rouge et en blanc, et publie une liste de 16 crus des Graves, aux côtés du Château Haut-Brion. La liste entérinée en août 1953, est par la suite, légèrement élargie, en 1959 (sans apporter de grands changements) . C’est ce classement qui prévaut actuellement.

CLASSEMENT

16 crus classés qui appartiennent tous à l’AOC Pessac-Léognan:

7 crus en rouge, 3 crus en blanc, 6 crus en rouge et blanc.

Château Haut-Brion, le seul vin de Bordeaux à être classé deux fois. En
effet, il figure dans le classement des Crus Classés de Graves et dans
celui des Grands Crus Classés en 1855.

VINS ROUGES : Château Haut Brion, (premier cru en 1855) ;
Château Bouscaut ; Château Carbonnieux ; Domaine de Che- valier ; Château de
Fieuzal ; Château Haut Bailly ; Château La Mission Haut-Brion ; Château La Tour
Haut-Brion* ; Château Latour-Martillac ; Château Malartic-Lagravière ; Château
Olivier ; Château Pape Clément ; Château Smith Haut Lafitte.

VINS BLANCS : Château Bouscaut ; Château Carbonnieux ; Domaine de
Chevalier ; Château Couhins ; Château Couhins- Lurton ; Château
Latour-Martillac ; Château Laville Haut-Brion* ; Château Malartic-Lagravière ;
Château Olivier.

*Depuis 2014, deux de ces châteaux, Château La Tour Haut-Brion et Château Laville Haut-Brion ont fusionné dans les propriétés existantes du Domaine Clarence Dillon. Depuis le millésime 2009, le Château Laville Haut-Brion est produit sous son nom originel, Le château La Mission Haut-Brion blanc.

CRUS ARTISANS

Historique

En médoc, la dénomination Crus Artisans existe depuis plus de 150 ans. «Cook& Ferret » dans l’édition de « Bordeaux et ses vins » de 1968 en faisait largement état. Au cours du XVII° siècle apparaît la notion de Crus. Elle identifie soit des zones viticoles plus ou moins importantes, soit certains lieux dits, soit des propriétés particulières.

A cette époque – comme aujourd’hui- créer, entretenir un vignoble, produire un vin de qualité n’est pas mince affaire et exige construction, matériel, animaux de trait et beaucoup de main d’œuvre. De ce fait nos campagnes sont peuplées et nécessitent l’installation de nombreuses activités pour subvenir aux besoins de chacune telles que : charron, maréchal ferrant, sellier,
tonnelier….

Souvent ces artisans sont propriétaire de vignes et les cultivent eux-mêmes. Cette désignation, de prime abord simpliste, permet de distinguer une nouvelle famille de crus, ainsi que la qualité de leurs vins.

Au fils des temps les désignations s’affinent, outres les Crus Classés, apparaissent des Crus Bourgeois supérieur, des Crus Bourgeois, des 1ers Artisans, des Crus Artisans et des Crus Paysans.
Tous les Corps de métiers sont présents, Sébileau et Rapet charpentiers à St Estpèhe, Lagarde maréchal ferrant à Saint Julien, Videau tonnelier à Saint Germain d’Esteuil…

La plupart des ces propriétés sont de dimension modeste, leurs propriétaires travaillent eux même les vignes, faisant parfois appel à de la main d’œuvre locale.

Les crises des années 30, les guerres, ont raison de certaines de ces petites propriétés et de l’usage de ces désignations. Les viticulteurs ayant survécu à ces aléas ne les utilisent plus pour qualifier leurs vins. Pire, ils les dédaignent. Dans l’esprit de beaucoup, l’expression «artisan » devient péjorative.

Pourtant ce terme d’artisans n’est il pas des plus valorisant ? Ne vient il pas entre autre du Latin ars (art) ? D’après E.Littré, le mot artisan était anciennement l’équivalent d’artiste.
L’expression Crus Artisans n’évoque t’elle pas la propriété où seule la passion de la vigne et du vin règne sans partage.

Au cours des années 80 l’ardeur l’emporte, une nouvelle génération s’installe et bouscule avec respect certaines habitudes. Il faudra toute l’opiniâtreté d’une poignée de vignerons du Médoc pour relancer cette distinction Crus Artisans en créant en 1989 le syndicat des Crus Artisans du Médoc. Selon l’article IV des ses statuts il a pour « but de regrouper les
exploitations autonomes de petite et moyenne taille, où le chef d’exploitation participe effectivement à la conduite de son vignoble, produit des vins AOC et
commercialise sa production mise en bouteilles au château ».

En Juin 1994, la réglementation européenne remet à l’honneur cette dénomination et autorise l’inscription sur l’étiquette principale de la mention « Crus Artisans ».
Publié au Journal officiel français en 2006 et 2012, une quarantaine de propriétés peuvent aujourd’hui utiliser le terme « Crus artisans » et en ont l’exclusivité.

le classement est revu tous les 5 ans. 36 propriétés sont classées pour les millésimes 2017 à 2021. Le classement est revu tous les 5 ans.

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POMEROL

Malgré l’absence de classement officiel, de nombreux écrivains et critiques de vin ont au fil des ans proposé leurs propres classifications personnelles qui ont été citées par d’autres sources. En 2001, Master of Wine Clive Coates a inclus un classement des domaines de Pomerol dans son livre Une Encyclopédie des Vins et Domaines de France comme suit :

Premier Grand Cru Classé : (à égalité avec les Premiers Crus Classés du Médoc et Premier Grand Cru Classé (A) du Château Cheval Blanc à
Saint-Émilion):  Château Pétrus

Cru exceptionnel : (à égalité avec de nombreux deuxièmes et troisièmes crus du Médoc):  Château L’Évangile, Château La Fleur-Pétrus, Château Lafleur, Château Latour à Pomerol, Château Trotanoy, Vieux Château Certan et Château Séraphine

Cru exceptionnel :  (à égalité avec de nombreux deuxième, troisième et quatrième crus du Médoc): Château Le Pin, Château Certan de May, Château Clinet, Château La Conseillante, Château Clos l’Église, Château La Fleur-de-Gay et Château Gazin .

Très beau cru: (à égalité avec de nombreux deuxième, troisième, quatrième et cinquième crus du Médoc):  Château Beauregard, Château Bon-Pasteur,Château Hosanna, Clos du Clocher, Château la Croix-de-Gay, Château l’Enclos, Château le Gay, Château La Grave-à-Pomerol, Château Lagrange, Château Nenin, Château La Pointe, Château Taillefer et Château Clos-René.

LES AOPs DE BORDEAUX

On recense 39 AOPs dans le vignoble de Bordeaux comme suit:

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California dreaming, from Bordeaux to Napa. Source: https://insidertasting.com/

Bordeaux. Les Quais, déchargement de fûts de vin (unloading of wine barrels), postcard 1903. Source: American Association of Wine Economists AAWE